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lundi 13 août 2012

Les évolutions de la batterie - partie 3


Les batteries à base d'air



Lithium-air

Dans une batterie métal-air, le poids et le coût sont diminués en raison de l’absence de cathode intégrée. Dans ce type de batterie, la cathode est l´oxygène qui arrive de l´atmosphère via une membrane (Exemple des prothèses auditives).  Le principe exploite l'énergie dégagée par l'oxydation d'un métal. Le résultat du procédé annonce un rapport énergie/volume jusqu’à 11 500 Wh par kilo.


Le couple lithium-dioxygène offre une densité énergétique très élevée. Actuellement non commercialisé en raison d’une corrosion élevée, nécessité de filtres (exige un air très pur) et faible puissance spécifique (200 W/kg - 500 W/L). Etudié actuellement en laboratoire mais avec des résultats très prometteurs.



Argonne Battery Labs (US)  travaille actuellement sur une batterie Lithium-air qui pourrait donner une autonomie d’un peu plus de 805 kilomètres.

 Principe de fonctionnement

L’entreprise américaine Fluidic Energy travaille également sur la mise au point de batteries métal-air dont le potentiel énergétique serait onze fois supérieur aux accumulateurs actuels et trois fois moins chères que leurs congénères lithium-ion. Sa technologie permettra à terme aux véhicules électriques de disposer d’une autonomie comprise entre 650 et 800 kilomètres.

L’institut technologique du Massachusetts (MIT), en partenariat avec des industriels tels qu’IBM et Tesla Motors, et avec le soutien des autorités américaines, tentent de développer des piles lithium-air rechargeables capables d’atteindre une densité d’énergie dix fois supérieure à celle des technologies existantes (elles fonctionneront dix fois plus longtemps).

Avantages : Autonomie théorique, puissance énergétique, plus de cathode, plus de rapidité.

Inconvénients : création de cristaux pendant la recharge réduit la durée de vie de la batterie, nécessité d’un air pur et filtré, l’instabilité, la faible puissance électrique et la stabilité dans le temps. Il faut améliorer notamment l’électrolyte.

Silicium-air

Pile en silicium nano-poreux miniature

La plupart des puces informatiques sont fabriqués à partir de silicium. Le laboratoire LEPMI, l'entreprise SAGEM et le CEA Liten collaborent avec un contrat européen MICROPAC pour optimser une pile à combustible silicium-air. La photo ci-dessus présente un morceau de silicium (7mm x 7 mm) d'épaisseur 500 micromètres. La partie active représente la zone centrale noire de dimension 3 mm x 3 mm. Le reste de la surface, dorée, sert de collecteur de courant. Ce dispositif alimenté par de l'hydrogène sur une de ses  faces et de l'air sur l'autre génère une tension électrique qui se traduit par le débit d'un courant lorsque le circuit électrique est fermé par une charge.

Des chercheurs du laboratoire Technion en Israël ont réussi à développer une pile Silicium-Air capable de fonctionner sans interruption pendant des milliers d’heures. Ce développement a été publié dans le journal d’électrochimie le plus prestigieux : « Electrochemistry Communications ». Le laboratoire Technion a déposé un brevet sur cette avancée. La recherche est financée par un fond de recherche « Binational Research Fund » avec la participation des doctorants Gil Cohen et David Starovetsky du Technion, du professeur Digby Macdonald de l'Université de Pennsylvanie aux Etats-Unis et la collaboration du professeur Rika Hagiwara de l'Université de Kyoto (Japon).

L’équipe de recherche a effectué la plupart des travaux dans le laboratoire de Haïfa et utilise un liquide ionique qui ne s’évapore pas facilement (électrolytes liquides ou de sels qui forment des liquides stables). Dans les électrolytes, le silicium fortement dopé (semi-conducteur) est activé et agit comme un conducteur très métallisé. Pas de corrosion ou d'évaporation avec le liquide ionique, et contrairement aux batteries classiques, la batterie de silicium-air n'absorbe pas l'eau de l'extérieur.

Avantages : le silicium est un matériau abondant, non toxique (sans danger), plus stable, très léger, taille plus compacte (un centimètre carré au lieu de quelques centimètres carrés), une forte capacité énergétique (quatre électrons sont transférés lors de l’oxydation d’un unique atome de silicium), meilleure durée de vie.

Inconvénients : solution non industrialisée,  malgré une grande autonomie la pile est non rechargeable actuellement,  retour d’expérience limitée.

Ce type de piles peut être stocké sans limitation de durée, sera intéressant pour la médecine (par exemple dans les pompes pour diabétiques ou les aides auditives) et en électronique, en tant que composant intégré à une structure entièrement composée de silicium. Cette pile innovante peut fournir l’énergie nécessaire pour des milliers d’heures de fonctionnement sans besoin de remplacement. Selon le chercheur Ein-Eli, la puissance de sortie peut être augmentée de façon significative, et dans trois ans, le silicium-air pourrait être fait rechargeable. L’utilisation pourrait s’adapter dans n'importe quel appareil électronique portatif ou être intégrée à énergie solaire ou éolienne ainsi que l'énergie électrique.

La pile à combustible, le véritable avenir de l’automobile

La solution silicium-air semble prometteuse. Sera-t-elle capable de surpasser les solutions métal-air ? Affaire à suivre…